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Notre Bureau Européen et international 
  
  
LE G7 
est un club de réflexion né de la crise de 1974 (choc pétrolier) et permettant aux leader des états représentant les plus grandes économies de se concerter pour proposer des solutions de portée globale. Au mois d'Août 2019, Emmanuel Macron accueillera ses pairs en France et les invitera à formuler des propositions communes pour résoudre les problématiques posées par les grandes inégalités de développement subsistant malgré l'unification apparente du monde....


Le club des 7 n'a, dans les faits, que rarement rassemblé sept partenaires, et s'appelait d'ailleurs, en 1975 (date de la première rencontre, en France) le G6. Ayant intégré le Canada l'année suivante, il prit dès lors son nom "définitif"  et réunit  l'Allemagne, le Canada, les Etats-unis, la France,  l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni, qui en assurèrent à tour de rôle la présidence.

Entre 1997 et 2014, le G7 devint G8 par ajout de la Russie, nouveau membre "du club" toutefois exclu après l'annexion unilatérale de la Crimée (aux dépens de l'Ukraine). L'Union Européenne est par ailleurs représentée lors des sommets du G7.


UN SUJET D'HISTOIRE POSSIBLE
AU BACCALAUREAT
ET DANS LEQUEL IL CONVIENT D'EVOQUER LE G7

Composition
LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE DEPUIS 1975

INTRODUCTION
Entrée en matière : La mondialisation conduit à une interdépendance croissante des économies et augmente le risque de contagion des crises : celle des années 70 (chocs pétroliers) produit une prise de conscience du caractère global de nombreux problèmes et provoque une concertation des grands pays développés / OU:  Au tournant des années 1970, on assiste à une déstabilisation de l’ordre économique mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale qui amène les grandes puissances à envisager une refondation de la gouvernance économique mondiale.
Reformulation :  L'organisation des rapports économiques par les institutions internationales fondées suite à la conférence de Bretton Woods en 1944 (notamment le FMI) et le rôle central du dollar (seule monnaie d'échange, stable et "as good as gold) sont alors remis en cause : la performance comme la légitimité de ces outils sont critiqués. Comment le leadership multilatéral  souhaité face à l'affaiblissement relatif des Etats-Unis a-t-il fonctionné et évolué depuis le premier choc pétrolier ? 
PROBLEMATIQUE POSSIBLE : La nouvelle gouvernance mise en place à partir de 1975 a-t-elle été efficace ou faut-il  juger au contraire très  insuffisante la coordination des gouvernements face aux aléas de la conjoncture et aux grandes évolutions structurelles ?
 A-t-elle été en mesure de prendre en compte les nouveaux défis globaux, liés notamment aux questions environnementales, et d'impulser une transition vers une nouvelle économie moins prédatrice ?
Annonce du plan : Il convient pour résoudre le problème posé d'étudier d'abord comment, de 1975 au milieu des années 1990, la gouvernance économique issue de l’après-guerre a été transformée et avec quels résultats provisoires, puis d'évaluer dans quelle mesure le G7 et les autres institutions créées ou réformées à cette époque ou plus récemment peuvent répondre au besoin, devenu plus sensible depuis le milieu des années 1990,  d’une véritable gouvernance mondiale de l'économie mais qui serait nécessairement étendue, par ailleurs, à de multiples domaines.

PEMIERE PERIODE 1975-1994
- UN CONTEXTE DE CRISE
De nombreux signaux virent "au rouge" : retour de l'instabilité monétaire après près de trente ans de règne du dollar (abandon par Nixon du système de Bretton Woods en 1971) enchérissement du prix de l'énergie (Chocs pétroliers en 1974 puis 1979) augmentation du chômage dans les pays développés (impression de crise mais en réalité : début d'une mutation favorable à certains pays du Sud - délocalisations - et d'une tertiarisation qui concourt, avec le développemnt des nouvelles technologies, à rendre obsolète une part de l'appareil de production) relative inefficacité du GATT (ralentissement de l'embellie commerciale et maintien de pratiques protectionnistes - au Japon par exemple) et du FMI comme de la Banque Mondiale (impuissants face à la dette du Tiers Monde) déclin de la clef de voûte de toutes ces institutions, les Etats-Unis, principaux vainqueurs de la seconde guerre mondiale et grands organisateurs d'une gouvernance économique de facto limitée à l'Occident (rivalité avec l'URSS).
- UNE REPONSE LIMITEE DANS SA PORTEE
Les pays industrialisés répondent à "la crise" par une libéralisation de leurs économies (privatisations, dérégulations dont Reagan et Thatcher sont les pionniers, mais qui s'imposent moins vite et moins totalement en Europe) et tentent de se concerter. Le G7 est créé au sommet de Rambouillet (1975) mais il est assez vite perçu comme un club de riches parmi d'autres (tels "le Club de Paris", rassemblant les états créanciers, détenteurs de dettes publiques) et n'empêche pas les désaccords persistants entre ses membres (concurrence commerciale entre les trois pôles de "la Triade" et divergences idéologiques : Mitterrand applique le programme commun de la Gauche en 1981 et prône un dialogue Nord-Sud) . Faute de légitimité, d'unité et d'incarnation, le leadership du G7 est donc faible (nul auprès du monde communiste, très limité auprès des pays en développement) et aucune réponse globale concertée n'émerge face aux problèmes posés par l'explosion démographique, l'augmentation de la pollution, la croissance de la dette publique et la libre circulation des capitaux.

SECONDE PERIODE 1994-2019
- UN CONTEXTE DE REUNIFICATION
La fin de la guerre froide (1991) ayant laissé croire au triomphe définitif du modèle américain de démocratie libérale ("fin de l'Histoire") on croit à la charnière des XXème et XXIème siècles en une réforme possible de toutes les instances mondiales (ONU, mais aussi FMI, Banque Mondiale, etc.) qui s'ouvriraient davantage aux pays émergents, dont certains sont devenus de redoutables concurrents pour "le Nord" et, quelques uns sont parvenus à sortir du sous-développement - notamment la Corée du Sud et les "dragons" d'Asie. L'intégration continentale se renforce : Les Etats-Unis forment une zone de libre échange avec leurs voisins nord-américains (ALENA) et l'Union Européenne, qui poursuit sa construction (approfondissements depuis l'acte unique de 1986 et élargissements)  semble alors être un modèle à suivre (pour le MERCOSUR notamment, qui aspire à fonder un marché commun débouchant sur une sorte de confédération, et récuse le projet de zone de libre échange continentale - ou ZLEA - prôné par Washington mais mal perçu par le Brésil et les NPI sud américains).
- DES ENJEUX NOUVEAUX
L'OMC est créée en 1994 pour remplacer le GATT et tenter de réguler les échanges économiques (en se dotant d'instances d'arbitrage) mais elle est rapidement paralysée (échec du sommet de Cancun en 2003) alors que la contestation politique de la mondialisation libérale enfle (merchandisation, financiarisation et ubérisation sont pêle-même dénoncées) mais que de nouveaux acteurs (FTN, parmi lesquelles les GAFAs, et grandes ONG) paraissent en situation de rivaliser avec les états voire de les contourner . Les projets de réforme des institutions internationales échouent (élargissement du conseil de sécurité de l'ONU à de nouveaux membres permanents) ou produisent des effets qui sont jugés très insuffisants (la réforme du FMI renforce le poids des BRICS mais sa présidence reste confiée à une personnalité occidentale - en l'occurrence française - alors que la Chine la convoitait). Le G20, créé en 1999 pour permettre la coopération entre les principales économies, devient - en 2008 - un outil de concertation entre chefs d'état et de gouvernement, sous l'impulsion conjointe des présidents Obama et Sarkozy, et permet de faire face à la crise financière. Mais, rapidement,  le projet européen est contesté (Brexit) et les puissances ascendantes se montrent moins actives sur la scène diplomatique mondiale (le Brésil après Lula) tandis que les tensions internationales augmentent (mauvaises relations des occidentaux  avec la Russie et des pays d'Asie de l'Est avec la RPC, déstabilisation du monde musulman, querelles entre l'Amérique de Donald Trump et ses partenaires - Mexique, Europe - et guerre commerciale sino-états-unienne)  Les pays du  G7 tentent cependant d'améliorer sa crédibilité et de lui donner un  rôle d'impulsion global, en associant à ses travaux l'ensemble de la communauté internationale (c'est notamment un objectif pour la France, l'un des "champions du multilatéralisme", face auquel les Etats-Unis se montrent plus sceptiques, voire défiants).

CONCLUSION
Bilan : Les nouveaux instruments de concertation informels tels que le G7 ou la grande OIG dédiée au commerce (l'OMC) n'ont pu jusqu'ici prendre efficacement le relais des institutions internationales fondées après la seconde guerre mondiale et dont le rôle est aujourd'hui remis en cause, pour fonder un nouvel ordre écomique international pérenne.  Le besoin d'une gouvernance globale face aux défis du déréglement climatique et de l'amenuisement des ressources disponibles devient, cependant, toujours plus criant.
REPONSE A LA PROBLEMATIQUE : Mais la gouvernance économique mondiale reste pour l'instant "gazeuse" (P. Lamy) et ne peut créer l'environnement stable dont les décideurs et les populations voudraient pouvoir bénéficier ni faire appliquer les décisions prises par les états pour réduire l'impact écologique des activités humaines (COP 21).
Ouverture : N'est-il pas vain d'espérer des solutions dans le domaine de la coopération économique mondiale si une meilleure intégration politique (dont les modalités restent à inventer) n'est pas mise en oeuvre ?



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